ĐÈO VĂN LONG

Et autres Seigneurs de Laichau

Existe-t-il des successeurs ?

juin27

 

Les leaders Thaïs ont un pouvoir fondé sur la féodalité - on parle de seigneurs de la rivière noire - puisant vraisemblablement sa source dans la reconnaissance par les autres tribus de la souveraineté qu’ils exercent sur leur fief.

 

 

Cette souveraineté fait le plus souvent suite aux valeurs guerrières de celui qui s’en réclame : c’est Cam Sinh qui agrandit son territoire en 1869 ou Đèo Văn Tri, si l’on en croit Lucien Bodard, qui s’approprie la vie d’un « vrai » Đèo ou qui, par ses faits de gloire - aide à la résistance vietnamienne contre le colonisateur, mise à sac de Luang Prabang - a su imposer le respect et la crainte.

 

 

Il n’existe cependant aucune règle connue permettant de connaître précisément la mutation de ce pouvoir féodal qui ne semble fondé ni sur un mode carolingien avec partage des territoires entre la descendance, ni sur un mode royal en ce que ni un droit d’aînesse ni une loi salique n’ont trouvé vocation à s’appliquer.

 

 

Ainsi, Đèo Văn Long succède à Đèo Văn Tri, après Đèo Văn Khang, alors qu’il n’est que le troisième fils de sa seconde épouse.

 

 

Sans doute cette succession s’explique-t-elle par le choix personnel du souverain régnant, qui a eu la conviction parmi ses enfants que l’un d’eux était plus apte que les autres. Peut-être que les deux, à l’instar des premiers capétiens, étaient-ils associés dans l’exercice du pouvoir puisque l’on sait que Cam Sinh avait associé son fils Đèo Văn Tri pour lutter contre les Shan.

 

 

Cependant, le Pays Thaï a été reconnu comme indépendant de 1948 à 1954 par les Français et les Thaïs puis comme région autonome avant d’être intégré au Vietnam en 1975, alors que ses origines chinoises le rendent étranger pour beaucoup.

 

 

Ainsi, le choix d’une fédération ou d’un pays indépendant en lieu et place d’un royaume écarte l’idée même de succession familiale et, partant, justifie son existence sur des règles de reconnaissance internationale et non sur celles de « patrimoine ».

 

 

La question de la succession - différente de l’héritage - se trouve ainsi coupée de sa raison d’être.

 

 

Enfin, l’absorbtion du Pays Thaï dans le Vietnam, qui ne remet pas en cause l’existence de population thaïs à la culture bien différente du reste du pays, rend sans objet les vélléités de prétendants. 

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